menu
Communiqués

Le Canada accuse un retard sur la mondialisation de la production

17 fĂ©vrier 2016 Imprimer

Montréal – Le Canada n’a pas suivi le rythme de la transformation accélérée des processus de production mondiaux, soutient une nouvelle étude de l’Institut de recherche en politiques publiques.

La mondialisation de la production des dernières décennies a incité un nombre croissant d’entreprises à importer pour mieux exporter. Ce phénomène a créé de complexes réseaux de production transfrontaliers appelés chaînes de valeur mondiales (CVM), particulièrement répandus dans les secteurs de haute technologie comme l’électronique et l’automobile, ou ceux de la fabrication et de l’habillement.

Dans ce chapitre d’un prochain ouvrage de l’IRPP, Redesigning Canadian Trade Policy for New Global Realities, les chercheurs de l’OCDE Koen De Backer et Sébastien Miroudot analysent l’incidence du positionnement du Canada dans les CVM à l’aide de données sur 39 pays avancés et émergents.

Ils établissent qu’en termes de participation aux CVM, le Canada a chuté du 24e au 35e rang entre 1995 et 2011. « En réalité, précisent-ils, le Canada a renforcé depuis 20 ans sa participation d’ensemble aux CVM, mais pas aussi fortement que d’autres régions du globe, notamment l’Asie et l’Europe de l’Est. »

On peut être tenté d’imputer ce faible résultat au supercycle des matières premières, qui a fait reculer nos exportations de produits manufacturés au profit des exportations de ressources (moins dépendantes de contenus étrangers). Pourtant, révèlent les auteurs, même si sa structure industrielle était restée la même durant cette période, le Canada se serait malgré tout classé bien au-dessous de la moyenne.

Cette situation met en évidence les difficultés persistantes du secteur manufacturier canadien dans une économie mondiale toujours plus ouverte et compétitive. Dans le secteur automobile, par exemple, le Canada semble perdre du terrain face aux fournisseurs d’Europe et d’Asie.

Plus généralement, les auteurs soulignent l’interconnexion de l’économie mondiale ainsi que le rôle et la dépendance du Canada à son égard. Près du cinquième de tous les emplois du pays (environ 3,5 millions) sont ainsi consacrés à la production de biens et services destinés aux consommateurs étrangers.

« Dans cette économie de plus en plus interdépendante, notent-ils, tout protectionnisme est finalement contreproductif. Les décideurs canadiens qui veulent stimuler l’emploi et la croissance devraient plutôt  renforcer les facteurs de production moins susceptibles de traverser les frontières. Les activités à forte valeur ajoutée comme la R-D, par exemple, le design de produits et les services à la clientèle. »

Des politiques axées sur une main-d’œuvre hautement qualifiée et d’efficientes infrastructures reliées au commerce attireront ainsi les investisseurs internationaux et stimuleront nos échanges mondiaux.

On peut télécharger ce chapitre sur le site de l’Institut (irpp.org).

Publié sous la direction de Stephen Tapp, Ari Van Assche et Robert Wolfe, Redesigning Canadian Trade Policies for New Global Realities est le sixième ouvrage de la série L’art de l’État. Trente éminents experts, intervenants et chercheurs gouvernementaux canadiens et étrangers y analysent comment l’évolution du commerce mondial, des technologies et des forces économiques et géopolitiques influent sur la situation et les politiques du Canada.

-30-

L’Institut de recherche en politiques publiques est un organisme sans but lucratif national, bilingue et indépendant basé à Montréal. Prière de s’abonner à notre infolettre pour recevoir nos mises à jour.

Renseignements :    Shirley Cardenas    tél. : 514-594-6877    scardenas@nullirpp.org

New International Evidence on Canada’s Participation in Global Value Chains

New International Evidence on Canada’s Participation in Global Value Chains

Lire le texte

CONTACT MÉDIAS

Cléa Desjardins
Directrice des communications
514-245-2139 • cdesjardins@irpp.org