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De sérieux obstacles freinent la mobilité sociale des jeunes Canado-Philippins

19 février 2014 Imprimer

Montréal – Si la recherche fait état d’une mobilité ascendante significative chez les enfants d’immigrés canadiens, la jeunesse philippine n’est malheureusement pas toujours de la partie. C’est ce que révèle une nouvelle étude de l’IRPP, selon laquelle les jeunes Canado-Philippins sont moins diplômés que leurs parents et les jeunes d’autres communautés immigrantes.

Philip Kelly, directeur du Centre York de recherche asiatique, y affirme qu’il est d’autant plus important  de comprendre ce phénomène que les Philippines sont depuis 2009 le premier ou le deuxième pays source d’immigration au Canada. S’appuyant sur des entrevues de dirigeants de la communauté philippine – il a travaillé en collaboration avec l’Alliance communautaire pour la justice sociale de Toronto et l’organisme Aksyon Ng Ating Kabataan de Winnipeg – et les données statistiques disponibles, il analyse les facteurs à l’origine des résultats scolaires et d’emplois de ces jeunes, qui sont « anormalement plus faibles que ce qu’on devrait en attendre ».

L’un de ces facteurs réside dans les difficultés financières de parents qui doivent souvent multiplier les emplois et les heures supplémentaires, ou travailler dans des secteurs aux horaires irréguliers et rotatifs. Cette situation leur laisse peu de temps pour soutenir leurs enfants et occasionne parfois de longues périodes de séparation familiale.

C’est notamment le cas des immigrants admis en vertu du Programme concernant les aides familiaux résidants, dont 90 p. 100 des participants proviennent des Philippines. « Ce programme répond à certains besoins de garde d’enfants au Canada, mais il provoque des ruptures au sein même des familles des travailleurs immigrants qui y participent », note l’auteur.

À l’heure où les réseaux sociaux contribuent à tracer les parcours éducatifs et professionnels, l’auteur montre aussi que les réseaux philippins se limitent souvent aux proches et amis de cette communauté. Cette situation favorise d’une génération à l’autre la perpétuation d’une marginalisation sur le marché du travail. Sans parler du problème connexe du manque de modèles et de mentors, qui touche surtout les garçons.

Philip Kelly formule les recommandations suivantes, dont certaines s’appliqueraient aussi à d’autres communautés immigrantes :

  • Améliorer l’accès aux professions et la reconnaissance des titres de compétences
  • Reconnaître l’importance des familles élargies dans la réussite des prochaines générations
  • Réduire la précarité des participants au Programme concernant les aides familiaux résidants en envisageant de leur accorder la résidence permanente dès leur arrivée
  • Mettre l’accent sur les modèles de réussite et le mentorat, surtout pour favoriser la réussite scolaire des garçons

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On peut télécharger sans frais l’étude Understanding Intergenerational Social Mobility: Filipino Youth in Canada, de Philip Kelly, sur le site de l’Institut (irpp.org).

Pour de plus amples détails ou solliciter une entrevue, veuillez contacter Shirley Cardenas au 514-594-6877 ou au scardenas@nullirpp.org.

Understanding Intergenerational Social Mobility

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CONTACT MÉDIAS

Cléa Desjardins
Directrice des communications
514-245-2139 • cdesjardins@irpp.org