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Transformations communautaires

Le Cap-Breton: Quand une région charbonnière se tourne vers les énergies renouvelables

La sinueuse Cabot Trail, qui déploie ses 300 kilomètres autour du littoral escarpé de la pointe nord de l’île du Cap-Breton, offre des vues imprenables sur de verdoyantes collines, des falaises abruptes et l’immensité de l’océan Atlantique. D’abord appelée Unama’ki par les Micmacs, l’île a connu au fil des décennies de grands bouleversements provoqués par le déclin des industries dont elle dépendait : l’acier, la pêche à la morue et, surtout, le charbon.

Longtemps synonyme d’exploitation charbonnière, la région semble à l’orée d’un autre grand tournant depuis que la Nouvelle-Écosse s’est engagée à éliminer ses centrales au charbon d’ici à 2030 et à produire 80 % de son électricité à partir de sources d’énergie renouvelable.

Le charbon sert encore à produire environ 40 % de l’électricité de la province, y compris dans trois centrales de l’île du Cap-Breton.

Dans le cadre de sa transition énergétique, le gouvernement néo-écossais a annoncé son intention de stimuler le développement d’énergies propres, dont l’éolien en mer. Une évaluation du potentiel de l’éolien extracôtier a permis d’identifier plusieurs zones favorables, dont l’une au large de la côte nord-est du Cap-Breton. S’il se concrétise, ce projet pourrait donner le coup d’envoi à une toute nouvelle industrie dans la région et au développement d’autres carburants à faible teneur en carbone, notamment l’hydrogène vert.

Les communautés des Premières Nations du Cap-Breton, autrefois exclues des grands projets de développement, sont partenaires actionnaires de plusieurs initiatives d’énergie propre et devraient apporter une solide contribution à ce secteur en expansion.

De plus, la population de la région semble augmenter après des décennies de recul, surtout grâce à l’afflux d’étudiants étrangers qui lui offrent une nouvelle vitalité.

Mais les défis sont nombreux. Les projets d’éolien en mer et d’hydrogène vert nécessitent d’importants investissements, et l’on ignore dans quelle mesure ils seront touchés par la décision du président américain Donald Trump de suspendre tout nouveau projet d’éolien extracôtier aux États-Unis.

Malgré son potentiel, le Cap-Breton reste toutefois l’une des régions les plus pauvres du Canada, comme en témoignent ses taux de chômage et de pauvreté infantile supérieurs à la moyenne nationale.

Ses habitants sont aussi conscients que la transition nécessitera un changement de mentalité. Mais la plupart considèrent les énergies renouvelables comme une occasion à saisir plutôt qu’une menace à leur mode de vie.

Défis communautaires

Élimination graduelle du charbon

Le charbon est ancré dans le tissu social du Cap-Breton et a soutenu son économie pendant des siècles. Comme à Estevan (Saskatchewan), autre communauté dont nous avons dressé le profil, il est source de fierté pour la région et représente une importante partie de son héritage.

Sa contribution à l’approvisionnement énergétique de la Nouvelle-Écosse reste considérable : environ 40 % de l’énergie générée en 2022 provenait du charbon, en grande partie importé. La province compte quatre centrales électriques qui utilisent du charbon et du coke de pétrole, dont celles de Lingan, Point Aconi et Point Tupper sur l’île du Cap-Breton. En 2023, leur effectif totalisait 230 travailleurs.

La centrale de Point Aconi devrait fermer d’ici à 2030, celle de Point Tupper passer au gaz naturel et celle de Lingan, la plus grande de la province, brûlera du mazout lourd en période de pointe. La décision de Nova Scotia Power de convertir la centrale de Lingan au mazout lourd a suscité la controverse, car ce combustible peut émettre autant d’émissions que le charbon. Toutefois, Nova Scotia Power affirme que la centrale ne sera utilisée que pendant les jours plus froids de l’hiver, lorsque la demandé d’électricité est la plus forte.

En octobre 2023, la Nouvelle-Écosse a conclu avec Ottawa une entente visant à soutenir les investissements qui permettront de fermer les centrales au charbon d’ici à 2030, conformément à la réglementation fédérale, et d’atteindre la cible nationale de neutralité carbone d’ici à 2035. Pour y parvenir, le Plan pour une énergie propre 2030 de la province prévoit notamment de produire 80 % de son électricité à partir de sources renouvelables.

Le plan souligne que les contribuables néo-écossais ont chèrement payé les retards dans la construction d’une ligne de transmission et les coûteuses importations de charbon. Il montre aussi que le réseau électrique, fortement exposé aux changements climatiques, doit être mis à niveau pour accroître son efficience.

Nova Scotia Power a d’ailleurs été frappé de nombreuses amendes pour manquement à ses normes de performance, et certains résidents se sont plaints du prix élevé de l’électricité.

Selon le rapport final du Groupe de travail fédéral sur la transition équitable pour les collectivités et les travailleurs des centrales au charbon canadiennes, paru en 2018, le chômage dans les communautés charbonnières et l’âge médian de leurs résidents sont supérieurs à la moyenne nationale. Il est aussi difficile d’y attirer et d’y retenir des jeunes familles, et le soutien aux travailleurs proches de l’âge de la retraite constituera un « défi significatif ».

Dépopulation et facteurs socioéconomiques

La fermeture et la transition des centrales électriques ne sont que les derniers défis économiques qui ont affligé la région, de l’effondrement de l’exploitation charbonnière à celui de la production d’acier et de la pêche à la morue. Jusqu’à récemment, la fin de ces industries avait provoqué l’exode de nombreux résidents en quête d’emplois dans l’Ouest, notamment dans le secteur manufacturier de l’Ontario et celui des sables bitumineux de l’Alberta.

Charbon, acier et pêche à la morue

Le charbon a été pendant des siècles le pilier de l’économie du Cap-Breton.

L’exploitation commerciale du charbon s’amorce en 1720 et favorise bientôt l’industrialisation de l’est du Canada et des États-Unis, tout autant que la transformation de l’économie du Cap-Breton. Au cours du 20e siècle, la région devient synonyme d’exploitation charbonnière et de production d’électricité au charbon.

De 1863 à 1976, le terrain carbonifère de Sydney produit près de 70 % du charbon de la province, dont une grande partie est destinée à une industrie sidérurgique en expansion. La première grande aciérie est construite en 1901 et dès 1912, est responsable de près de la moitié de la production du Canada. Au plus fort de ses activités, elle emploiera plus de 5 000 travailleurs.

Mais les propriétaires étrangers de la Sydney Steel annoncent sa fermeture le Vendredi noir du 13 octobre 1967. Pour sauver l’aciérie, une vaste mobilisation communautaire donne lieu à une grande manifestation appelée « Parade of Concern ». En moins de six mois, le gouvernement provincial acquiert l’aciérie avec le soutien d’Ottawa pour en faire une société de la Couronne provinciale : la Sydney Steel Corporation. Après plusieurs tentatives menées dans les années 1990 pour vendre l’aciérie, la Sydney Steel ferme ses portes en 2001.

En 1967, le gouvernement canadien crée une société de la Couronne fédérale, la Société de développement du Cap-Breton, ou Devco, pour exploiter les mines de charbon de la région. Elle prendra ensuite la décision de les fermer, la dernière cessant ses activités en 2001.

Ces fermetures ont un effet durable sur l’économie et le mode vie du Cap-Breton. En 1986, 20 % des effectifs de la Municipalité régionale du Cap-Breton travaillaient dans des industries manufacturières ou primaires comme l’extraction minière et la pêche. Ils ne sont plus que 7 % en 2001.

On a également observé des impacts sur l’environnement. Les matières dangereuses de l’aciérie ont contaminé le port de Sydney et formé des étangs de goudron En 2007, les gouvernements fédéral et provincial consacrent 400 millions de dollars à l’élimination des millions de tonnes d’eaux usées, de métaux lourds et de toxines accumulées.

En 2017, la mine souterraine de Donkin reprend du service avec la hausse du prix du charbon. Toutefois, en raison des mises à pied, des effondrements successifs de son toit et des multiples suspensions des travaux, la mine est fermée depuis juillet 2023.

Entre-temps, le moratoire sur la pêche à la morue, en vigueur depuis plus de 30 ans, déstabilise profondément un autre volet de l’économie du Cap-Breton celui de l’industrie de la pêche. L’emploi dans ce secteur a longtemps joué un rôle indispensable au maintien des communautés rurales de l’île, North Sydney abritant d’importantes usines de traitement industriel du poisson. En 1992, Ottawa bannit la pêche à la morue sur la côte est du Canada pour reconstituer les stocks de morue en voie d’épuisement, ce qui provoque la plus grande vague de licenciements au pays. Le moratoire ayant paralysé l’industrie du poisson de fond, certaines pêcheries et usines de traitement se tournent vers l’exportation du crabe et de la crevette. Aujourd’hui, ces mêmes industries sont aux prises avec une réduction des quotas décidée en raison des conditions océaniques.

« Mon grand-père aurait tout fait pour rester au Cap-Breton, mais la fin du charbon a eu raison de lui », a confié le député néo-démocrate Charlie Angus au Comité de la Chambre des communes chargé d’étudier un projet d’éolien en mer en Nouvelle-Écosse. « Nous avons grandi comme des expatriés dans le nord de l’Ontario. […] Tous mes proches de New Waterford, Iona ou Glace Bay sont partis en même temps que le charbon. »

Selon la Stratégie de développement économique de la Municipalité régionale du Cap-Breton, la plus grande de l’île, le vieillissement et la décroissance de la population exacerbent les problèmes économiques de la région. De 2001 à 2021, la population a ainsi reculé de 13 %.  Le Cap-Breton fait désormais partie des régions où la population est la plus âgée au Canada, avec environ 30 % de ses habitants âgés de 65 ans et plus. Cette dépopulation s’est toutefois inversée ces dernières années avec l’arrivée d’étudiant étrangers.

Une étude du Canadian Centre for Policy Alternatives note que le taux de pauvreté infantile de la région métropolitaine du Cap-Breton était de 27,6 % en 2021, un taux supérieur à la moyenne nationale et l’un des plus élevés de la Nouvelle-Écosse. Le taux de chômage de l’île du Cap-Breton était de 9,7 % en 2024, contre 6,3 % à l’échelle nationale. C’est aussi au Cap-Breton que le recours à l’assurance-emploi est le plus répandu, soit environ deux fois plus que la moyenne nationale.

Plusieurs interviewés ont attiré l’attention sur la précarité énergétique, c’est-à-dire la capacité des ménages d’assumer le coût de l’électricité. Selon un rapport de 2023 d’Efficiency One, 43 % des ménages néo-écossais étaient en situation de précarité énergétique, 9 des 10 communautés les plus touchées se trouvant au Cap-Breton.

« Il subsiste plusieurs poches de pauvreté dont les résidents démunis sont moins en mesure d’affronter les événements météorologiques extrêmes et la transition énergétique », a observé Tyler Mattheis, président et directeur général de l’agence de développement économique Cape Breton Partnership.

De plus, la pénurie de travailleurs de la santé et de services de logement et communautaires est devenue très préoccupante, comme dans maintes communautés du pays.

« Le Cap-Breton est une splendide destination touristique, et cela produit un sérieux effet secondaire. Une partie des habitations sert ainsi à des locations sur Airbnb ou sont des maisons d’été, le plus souvent inoccupées, ce qu’il est difficile d’accepter quand la pénurie de logements frappe tant de gens », a déploré Mary Beth Doucette, professeure agrégée et titulaire de la chaire Purdy Crawford d’études commerciales autochtones de l’Université du Cap-Breton.

Possibilités

Énergies renouvelables

Malgré les défis à relever, les participants se sont montrés fiers du Cap-Breton et optimistes quant à ses perspectives d’avenir, surtout en matière d’énergie renouvelable.

Pour produire 80 % d’électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici à 2030, la Nouvelle-Écosse prévoit d’accroître l’éolien terrestre, la production d’énergie solaire et le stockage par batterie, tout en important de l’hydroélectricité de la centrale de Muskrat Falls au Labrador. Après avoir abandonné le projet de la « boucle de l’Atlantique », qui l’aurait connecté au réseau du Québec, la province examine aussi le potentiel de l’éolien en mer et de l’hydrogène vert.

La ligne de transmission envisagée entre la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick renforcerait la fiabilité du système et aiderait la Nouvelle-Écosse à exporter l’énergie renouvelable de l’éolien en mer, a affirmé Karen Gatien, sous-ministre néo-écossaise des Ressources naturelles et renouvelables, dans son témoignage devant le Comité permanent des ressources naturelles et du développement économique de la province.

Peter Gregg, président et chef de la direction de Nova Scotia Power, a dit au Comité que le stockage par batterie s’ajouterait au réseau sur différents sites de la province, ce qui favorisera l’élimination du charbon et augmentera la part d’énergie renouvelable du système.

La Nouvelle-Écosse compte plus de 300 éoliennes terrestres commerciales, dont la capacité de production est estimée à 603 mégawatts.

Ni la province ni le Canada ne comptent toutefois d’éoliennes en mer alors qu’en Europe, la mer du Nord en compte à elle seule plusieurs milliers.

Selon un rapport d’évaluation régional sur le potentiel de l’éolien en mer de la province, la zone au large des côtes néo-écossaises est balayée par des vents forts et persistants qui comptent parmi les plus performants du monde pour la production d’énergie éolienne extracôtière. Le gouvernement provincial a annoncé qu’il accorderait des permis pour la production en mer de cinq gigawatts d’ici à 2030. Cette énergie pourrait alimenter le marché intérieur, être exportée aux États-Unis ou servir à la création d’hydrogène propre.

« L’éolien extracôtier offre à la Nouvelle-Écosse son plus grand atout économique depuis l’âge de la voile », a soutenu Tory Rushton, ministre néo-écossais des Ressources naturelles, devant le Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes, avant d’ajouter que la province prévoit une forte demande pour la production d’hydrogène vert à partir d’énergies renouvelables, et qu’elle cherche à stimuler le développement des deux secteurs.

« Dans les années à venir, a-t-il conclu, cette impulsion va transformer le paysage et les capacités économiques de la Nouvelle-Écosse. »

Le gouvernement provincial a annoncé en mars 2025 avoir réduit le nombre de zones à l’étude, dont la zone de Sydney Bight au large de la pointe nord-est de l’île. Le rapport d’évaluation régional souligne que cette zone présente plusieurs avantages, notamment sa proximité avec le rivage, des connexions du réseau et des installations portuaires. Le port de Sydney Harbour assure toute l’année aux grands navires un mouillage en eau profonde libre de glace, et de vastes terrains non bâtis se trouvent près de la zone portuaire.

Cependant, le secteur est aussi une zone de pêche au homard et au crabe des neiges lucrative. De plus, la route des traversiers de Marine Atlantique, qui relient la Nouvelle-Écosse à Channel-Port-aux-Basques à Terre-Neuve, passe par sa partie ouest. Sans compter que les grandes éoliennes en mer pourraient obstruer la vue depuis la côte.

Comme première étape, Ottawa a adopté le projet de loi C-49, entré en vigueur en octobre 2024. Ce faisant, l’Office Canada-Nouvelle-Écosse des hydrocarbures extracôtiers a /t/ rebaptisé la Régie Canada-Nouvelle-Écosse de l’énergie extracôtière et s’est vu confier la responsabilité supplémentaire de réglementer l’énergie renouvelable extracôtière. Mais les règlements eux-mêmes ne sont pas encore en application.

Plusieurs interviewés ont déploré la lenteur du processus d’adoption du projet de loi C-49 et de publication des règlements.

Pour Tyler Mattheis de Cape Breton Partnership, l’énergie renouvelable est une source de création de richesse : « Nous voulons aller de l’avant. Il faut tirer profit de la transition énergétique pour devenir un exportateur net à l’aide d’investissements d’infrastructure ciblés. Le Cap-Breton-Unama’ki est petit mais costaud, et nous méritons autant d’attention que l’Alberta ou d’autres régions productrices d’énergie. Nous sommes restés plutôt discrets jusqu’ici, mais ça pourrait changer si la région trace la voie, s’enrichit et exporte son énergie. »

L’éolien en mer pourrait accomplir pour le Canada atlantique ce que le pétrole et le gaz ont fait pour l’Ouest canadien, et l’énergie hydroélectrique pour le Québec, affirme dans un rapport de recherche Peter Nicholson, ancien chef de cabinet adjoint du Bureau du premier ministre et président du Conseil de l’Institut climatique du Canada. Mais il faudra y consacrer des investissements massifs, qui se chiffrent vraisemblablement en dizaines de milliards de dollars.

Les pêcheurs de la région sont plus circonspects. Daniel Fleck, directeur de l’association des pêcheurs de homards Brazil Rock 33/34, qui représente les pêcheurs commerciaux de la province, a soutenu devant le Comité permanent des ressources naturelles qu’avant de développer l’éolien en mer, il faut un cadre législatif qui protégera les moyens d’existence et les communautés qui dépendent de la pêche. L’industrie « s’inquiète de voir des milliers de tonnes de béton, ou tout autre matériau, envahir les eaux peu profondes des principales zones de pêche », a-t-il dit, ajoutant que le secteur des assurances a refusé dans certains pays de couvrir les opérations de pêche à proximité d’éoliennes en mer au motif de risques inacceptables.

Dans le sud-ouest de l’île, près du détroit de Canso, EverWind a entrepris le développement d’une installation de production d’hydrogène vert et d’ammoniac propre avec le soutien du gouvernement canadien.

À l’heure actuelle, l’hydrogène est surtout produit en brûlant des combustibles fossiles. L’hydrogène vert utilise de l’énergie renouvelable et pourrait offrir une solution propre aux industries utilisant du carburant dérivé de l’hydrogène, mais aussi au secteur des transports, où il alimenterait les véhicules à hydrogène du camionnage de longue distance et les navires. On peut aussi le convertir en ammoniac pour en faciliter le stockage et l’expédition, ou le destiner à des applications agricoles et industrielles.

L’hydrogène vert a trouvé un nouvel élan en 2022 avec la signature d’une entente selon laquelle le Canada fournira de l’hydrogène à l’Allemagne pour réduire sa dépendance à l’égard du pétrole et du gaz russes. Ottawa a créé plusieurs incitations pour en stimuler la production, notamment le Crédit d’impôt à l’investissement pour l’hydrogène propre et le Crédit d’impôt à l’investissement pour les technologies propres.

Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a aussi proposé des incitations. En décembre 2023, il a publié un Green Hydrogen Action Plan visant à favoriser l’essor de l’industrie. Si le succès est au rendez-vous, elle pourrait créer une nouvelle main-d’œuvre pour l’économie propre et des emplois dans les communautés rurales. La province collaborera avec l’industrie et les établissements postsecondaires et de formation à l’élaboration des programmes nécessaires à l’expansion du secteur.

Selon le discours du Trône de 2025, l’hydrogène pourrait ajouter 5 milliards de dollars à l’économie de la province, alors que l’éolien terrestre et extracôtier pourrait représenter 4,6 milliards d’ici à sept ans.

Communautés des Premières Nations

Les projets d’énergie propre ont créé d’intéressantes possibilités pour les communautés des Premières Nations du Cap-Breton. La Première Nation Membertou est actionnaire de plusieurs entreprises et projets dont celui de Novaporte, un terminal à conteneurs qui assurerait l’entreposage de pièces d’éoliennes dans le port de Sydney. Elle figure aussi parmi les trois Premières Nations qui s’associeront avec EverWind pour développer trois parcs éoliens en mer destinés à la production d’ammoniac propre.

En 2021, Membertou a mené une coalition de plusieurs communautés micmaques pour acquérir une participation de 50 % dans la société Clearwater Seafoods de Halifax. Entre autres projets, elle pilote aussi le développement d’un bateau électrique de pêche au homard.

« Traditionnellement, les Autochtones n’étaient pas invités à participer à d’importants projets industriels, et je suis fier de voir que les choses ont changé », s’est réjoui Terry Paul, chef de la Première Nation Membertou et PDG de la Membertou Development Corporation, lors de son témoignage devant le Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes.

La Première Nation Membertou participe aux deux secteurs de l’éolien en mer et de la pêche, qui peuvent tout à fait coexister selon Terry Paul.

Compétences et formation

Plusieurs participants ont noté que la transition nécessitera beaucoup de main-d’œuvre et d’investissements dans plusieurs domaines : logement, soins de santé, écoles, routes, Internet et réseaux cellulaires, sans compter les services sociaux et récréatifs pour les nouveaux travailleurs qui devraient affluer. Ce qui crée un réel dilemme pour les dirigeants municipaux, puisque le Cap-Breton ne peut attirer de nouveaux arrivants sans leur offrir des services et des équipements, alors qu’il a précisément besoin de nouveaux résidents pour créer des entreprises variées, stimuler sa croissance et stabiliser son assiette fiscale.

Erika Shea, présidente et chef de la direction de l’organisme de développement communautaire New Dawn Enterprises, a expliqué qu’il avait été très difficile de recruter des travailleurs spécialisés dans les nouvelles technologies énergétiques pour l’un de ses projets : « Les ingénieurs ont conçu le projet tout en sachant qu’ils ne pouvaient proposer ou appliquer les meilleures solutions, puisque le service et la maintenance ne pourraient ensuite être assurés localement. »

Sydney, le principal centre urbain de l’île, compte deux établissements postsecondaires. Le nouveau Sydney Waterfront Campus du Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse, un immeuble moderne aux tons de gris et de terre cuite, aide à former les élèves aux emplois en manque de candidats, notamment dans la construction résidentielle, les soins de santé et l’éolien, soutient la directrice du campus Carla Arsenault. Pour se développer, ces secteurs auront grandement besoin d’ouvriers en bâtiment et d’électriciens. Leur formation pourrait être assurée par les quelques collèges communautaires qui offrent des programmes de technicien en électricité pour les projets d’énergie renouvelable, y compris l’éolien.

Beaucoup de nouveaux emplois nécessiteront d’appliquer des compétences existantes à des contextes différents, selon Amanda Mombourquette, responsable de l’innovation en technologies vertes du collège. Mombourquette soutient d’ailleurs que le collège accélère l’évaluation des compétences et des programmes de formation en énergies vertes. Il s’affaire aussi à mettre au point un double crédit collège/école secondaire, des évaluations d’apprentissages antérieurs et des compétences acquises dans d’autres milieux, de même qu’à intégrer à ses programmes de modules liés aux énergies renouvelables.

Environ 10 kilomètres à l’est se trouve l’Université du Cap-Breton (CBU), dont le directeur est l’ancien ministre fédéral David Dingwall, qui veille à la construction d’une nouvelle école de médecine. Sous sa direction, l’université a vu augmenter le nombre de ses étudiants étrangers, qui représentent aujourd’hui plus de 60 % des inscriptions.

En traversant le grand hall du Student Culture and Heritage Building de l’université, David Dingwall désigne fièrement les drapeaux suspendus au plafond qui témoignent des nombreux pays d’origine des étudiants : « Je crois qu’une partie de mes responsabilités est d’attirer des gens dans la région pour contribuer à la force de travail. »

Il explique également que la CBU s’est par exemple évertuée à recruter des étudiants et des professeurs en Inde en raison de leur grande expertise technologique.

Si les inscriptions ont augmenté depuis son arrivée, David Dingwall cultive également une vision pour l’université et les communautés avoisinantes. Il a ainsi proposé de construire un nouveau système léger sur rail, qui relierait le campus au centre-ville de Sydney et à Glace Bay, à l’aide des parties d’une voie existante. La CBU participe aussi au projet d’habitation Tartan Downs qui vise à construire des centaines de logements sur une ancienne piste de course. Elle en a acquis la propriété en 2019, mais le projet a été freiné par la difficulté d’obtenir des fonds fédéraux pour les coûts d’infrastructure.

Plusieurs interviewés ont décrit l’effet positif des étudiants étrangers sur la communauté. Ils ont non seulement donné un coup de jeunesse à la population, mais ceux qui sont restés au Cap-Breton ont contribué à son développement culturel, économique et social. Certains se sont toutefois inquiétés de la capacité de la région de leur assurer logements, soins de santé, services et équipements.

Partout au Canada, des préoccupations semblables ont motivé la décision d’Ottawa de plafonner les demandes de visa d’étudiants étrangers et de resserrer les exigences des permis de travail post-diplôme, ce qui fait craindre une inversion du récent afflux de population observé au Cap-Breton.

Perspectives communautaires

Pour bon nombre des résidents interviewés, la transition vers la décarbonation ouvre des possibilités d’avenir plutôt que d’asséner un autre coup dur à la vie économique et communautaire de l’île. Ils espèrent ainsi que les énergies renouvelables favoriseront la création de richesse et d’emplois.

Pour autant, les obstacles à surmonter ne manquent pas. L’absence prolongée de cadre réglementaire et l’incertitude entourant le financement, les consultations, l’information et la prise de décisions sont vus par certains comme des obstacles majeurs.

« Le principal défi de la transition réside dans les politiques publiques et les décideurs eux-mêmes », selon Mary Beth Doucette. « Il est difficile de s’orienter parmi tous les niveaux de gouvernement : fédéral, provincial, municipal et conseils de bande.  C’est sans compter le labyrinthe bureaucratique. Les progrès sont donc lents et démoralisants. »

Plusieurs interviewés ont estimé qu’Ottawa doit tenir compte du fardeau financier et des défis de la décarbonation, qui sont d’autant plus importants au Canada atlantique que les revenus y sont plus faibles, les aînés à revenu fixe plus nombreux et l’assiette fiscale limitée.

Keith MacDonald, agent administratif principal du comté d’Inverness, dans l’ouest de l’île, a exhorté les élus à clarifier la situation et à mieux informer les gens : « Les municipalités ont besoin de données pour leurs communautés, de précisions sur les sources d’emplois en énergie verte et de moyens pour participer à l’essor du secteur. Je me soucie de notre planète, mais sans vouloir être négatif, il me semble qu’on soutient aveuglément cette transition sans analyse approfondie de ses coûts et de ses conséquences sur l’ensemble de la population. »

« Le Canada doit avoir un plan détaillé de réduction du carbone qui prévoit une collaboration entre tous les ordres de gouvernement, a-t-il poursuivi. Un plan fondé sur une approche équilibrée, programmé en fonction de l’avenir et intégrant les aspects économiques et environnementaux. »

De plus, a-t-il ajouté, « les discussions sur l’environnement doivent être plus ouvertes et plus inclusives. Les craintes des Canadiens inquiets pour leurs emplois actuels et futurs sont légitimes et doivent faire partie de ces échanges ».

Toujours selon MacDonald, « il faut aussi décentraliser l’élaboration des politiques. Pour l’instant, beaucoup d’initiatives d’énergie renouvelable semblent profiter économiquement à des entreprises et des individus très éloignés du site des projets plutôt qu’aux gens de la région ».

Patricia MacNeil, directrice de Coastal Business CBDC, organisme financé par le fédéral, a souligné l’importance d’impliquer les gens de la communauté dans les décisions : « La population locale sent très bien lorsqu’on avance en terrain glissant. C’est elle qui peut prendre les meilleures décisions pour la communauté. »

Le financement de son organisme, qui offre une aide financière aux petites entreprises et aux jeunes pousses locales, n’a pas été ajusté à l’inflation depuis 15 ans : « C’est nous qui comblons les lacunes dans les communautés petites et rurales que les banques ont désertées. Des organismes comme le nôtre aident à préserver ces communautés, qui peuvent conserver leur caractère distinct sans être un simple tronçon routier. »

Financement des coûts de la transition énergétique

L’une des grandes préoccupations des projets d’énergie renouvelable réside dans leurs coûts initiaux. Des sommes énormes devront être investies pour étendre et améliorer le réseau électrique, pour revaloriser la chaîne d’approvisionnement, les terres et les installations nécessaires à la construction, au stockage et au triage, de même que pour développer les marchés, la formation et les compétences. Plusieurs interviewés ont dit craindre qu’il s’ensuive une hausse des impôts ou des coûts de chauffage.

« S’il est une chose à considérer, c’est l’effet des nouveaux projets sur la facture d’électricité des gens », a prévenu Amanda Mombourquette.

Les résidents ont aussi exprimé leur crainte de voir les nouveaux emplois disparaître une fois terminée la phase de construction.

Ils se sont également inquiétés de la qualité de ces emplois. Dans le rapport du Groupe de travail sur la transition équitable pour les collectivités et les travailleurs des centrales au charbon canadiennes, on peut lire que la fermeture de Devco, la société d’État qui exploitait les mines de charbon du Cap-Breton, est vue comme une « transition ratée » puisque des employés syndiqués et bien rémunérés du secteur du charbon ont été remplacés par des suppléants de centres d’appels payés au salaire minimum.

Les travailleurs consultés par le Groupe de travail ont plaidé en faveur de modifications à l’assurance-emploi et affirmé que les programmes de soutien du revenu ne les aidaient guère à réussir leur transition. Ils connaissaient mal les compétences transférables et les emplois pour lesquels ils devaient se recycler, tout en trouvant difficile de quitter leur famille pour suivre une formation ou se requalifier.

Le rapport final du Groupe de travail recense enfin les nombreux défis des communautés rurales et éloignées touchées par l’élimination du charbon, qu’il s’agisse de municipalités en sous-effectif, des jeunes résidents et familles qu’il faut attirer et retenir, de la chute du prix des maisons, du recul des services publics, de la difficulté de conserver les professionnels de la santé et des services sociaux, ou de la nécessité de maintenir ouverts les hôpitaux et les écoles.

Un nouvel état d’esprit

Certains interviewés ont souligné que le passage aux énergies renouvelables nécessite un changement de mentalité. « Notre culture découle d’une économie monoindustrielle, a dit l’un d’eux en requérant l’anonymat, selon laquelle une seule entreprise s’occupait de tout : emplois, écoles, commerces. Il nous faut maintenant cultiver un état d’esprit stratégique et entrepreneurial, tourné vers un avenir durable. Le défi est de taille. »

Tom Webb, professeur associé à l’Université Saint Mary’s à Halifax et consultant en développement économique, a observé que les modèles de développement appliqués jusqu’aux années 1930 défavorisaient systématiquement les Canadiens de l’Atlantique, et que l’arrivée au Cap-Breton de grandes entreprises étrangères venues exploiter le charbon et l’acier a créé une culture de dépendance. « Les travailleurs du charbon et de l’acier étaient logés par ces entreprises, précise-t-il. Leurs loyers n’étaient pas donnés et ils pouvaient être expulsés s’ils se montraient indociles, insoumis ou parlaient de se syndiquer. »

C’est ainsi pour assurer l’autonomie communautaire du Cap-Breton que l’agence New Dawn Enterprises a été fondée il y a près de 50 ans, a rappelé sa présidente et chef de la direction Erika Shea, avec pour mission de favoriser et de soutenir une culture d’autosuffisance.

« Des décennies d’exploitation du charbon et de l’acier par des entreprises étrangères, jumelées à l’échec des interventions fédérales, ont créé une culture de dépendance à l’égard de gros employeurs de l’extérieur, selon Erika Shea. Le Cap-Breton est aussi grand que l’Île-du-Prince-Édouard, mais notre situation n’a rien à voir avec celle d’une province autonome. »

Comptant parmi les plus anciennes agences de développement communautaire du pays, New Dawn s’affirme comme chef de file de la promotion et des investissements en matière de production d’énergie renouvelable. « Nous voulons écrire ici même un nouveau chapitre de l’histoire de l’énergie », a conclu Erika Shea.

« Des décennies de déclin ont habitué les habitants du Cap-Breton-Unama’ki à lésiner sur les moyens et à faire mieux avec moins, a renchéri Tyler Mattheis. Nos stratégies, mentalités et approches n’ont jamais visé le changement et la croissance. Il nous faut donc apprendre à nous développer en passant de l’aversion au risque à l’innovation. »

« Nous devons apprendre à gérer la rapidité des changements, à la fois technologiques et réglementaires, et en tirer toutes les leçons utiles, a-t-il poursuivi. Nous ferons des erreurs et de mauvais choix, mais il nous faudra vite s’en remettre pour aller de l’avant. »

Martin Thomsen, directeur du développement du secteur énergétique du comté de Richmond, a souligné l’importance de la justice sociale comme élément clé des projets : « Les avantages de l’énergie renouvelable doivent profiter aux régions où s’effectue l’extraction des ressources, même si le réseau de distribution est largement intégré. Il faut penser à l’abordabilité de l’énergie, surtout dans les régions qui la produisent. »

Comme d’autres, il a soutenu que la transition pourrait démesurément toucher certains groupes marginalisés. Il faut donc examiner l’incidence qu’elle aura sur ces groupes et les avantages qu’ils pourraient en tirer en termes de fiabilité énergétique, d’emplois et de prix de l’énergie.

Les entrevues ont aussi fait ressortir la faible représentation d’autres groupes du secteur de l’énergie propre, notamment des femmes : « Leur participation est vraiment limitée. Très peu de femmes travaillent dans le domaine des solutions durables et de l’énergie propre, a noté une personne qui a requis l’anonymat. C’est une occasion manquée. »

D’autres ont préconisé d’améliorer la participation des aînés, des nouveaux arrivants, des minorités visibles et des jeunes. Selon un interviewé, chaque projet devrait prévoir une véritable approche communautaire.

Ce qu’il faut faire

Après des années de repli, le Cap-Breton semble amorcer un tournant majeur vers les énergies propres. Ses habitants envisagent avec optimisme les possibilités que cette transition pourrait leur offrir. Les communautés des Premières Nations, longtemps exclues des grands projets de développement, se sont imposées comme d’importants chefs de file et actionnaires dans plusieurs projets en cours.

Bon nombre des participants à nos entrevues avaient bon espoir que les énergies renouvelables contribuent à transformer l’économie de la région en stimulant la création de richesse et d’emplois.

Mais les obstacles à surmonter sont considérables. Voici, selon des résidents et des dirigeants communautaires, certains moyens d’y arriver :

  • Élaborer dans les meilleurs délais les politiques gouvernementales et les cadres réglementaires qui faciliteront l’investissement et la prise de décisions.
  • Renforcer la coordination entre les niveaux de gouvernement et les agences qui participent au développement économique et communautaire.
  • Prioriser une vision d’ensemble du développement économique régional.
  • Procurer aux dirigeants municipaux plus de données et de lignes directrices sur les caractéristiques des emplois verts et les régions où ils seront offerts.
  • Privilégier la création d’emplois durables et bien rémunérés qui seront maintenus après l’étape de construction des nouveaux projets.
  • Informer clairement les travailleurs des nouvelles compétences qu’il leur faut acquérir et des moyens d’accéder aux programmes de recyclage.
  • Assouplir le régime d’assurance-emploi et améliorer le soutien au revenu pour les travailleurs touchés par la transition énergétique.
  • Apporter aux municipalités le soutien nécessaire pour assurer le logement, les soins de santé, les services scolaires et autres services qui permettront d’attirer et de retenir des travailleurs.
  • Examiner et prendre en compte les craintes des résidents inquiets de la hausse du prix de l’énergie ou des impôts, surtout parmi les personnes à faible revenu et les groupes marginalisés.

L’Institut de recherche en politiques publiques (IRPP) a conçu une méthodologie pour mesurer l’exposition des communautés aux crises de main-d’oeuvre suscitées par la lutte planétaire contre les changements climatiques. Cette méthodologie utilise trois indices pour noter et classer les divisions de recensement de tout le pays. D’après leur classement, les divisions de recensement sont réparties entre six groupes selon un niveau d’exposition variant de « pas exposé » à « le plus exposé ».

Les trois indices sont les suivants : exposition des grands émetteurs (émissions des grandes installations par rapport à la taille de la communauté), exposition à l’intensité (taux d’emploi dans les secteurs à forte intensité d’émissions), et exposition des marchés (taux d’emploi dans les secteurs dont le marché international est appelé à se transformer).

Cette analyse est illustrée par une carte interactive élaborée de concert avec le Programme de données communautaires du Réseau canadien de développement économique. Elle est accessible sur le site de l’IRPP (https://irpp.org/fr/transformations-communautaires/), où l’on trouvera aussi une description détaillée de la méthodologie utilisée.

En complément de cet exercice de cartographie, l’IRPP a dressé le profil de 10 communautés du pays en menant une série d’entrevues avec les gens qui y vivent et y travaillent. La plupart des communautés retenues sont situées dans les divisions de recensement les plus exposées, mais d’autres ont été choisies en raison de développements à venir ou d’expériences antérieures. Les profils visent à couvrir diverses régions du pays et formes d’activités économiques. Ces instantanés ont pour but d’enrichir la réflexion sur les défis et possibilités des communautés, de même qu’à faire connaître le point de vue de leurs résidents.

Le Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, figure parmi les communautés retenues. Il a été choisi en raison de son historique de transformations économiques, de sa transition actuelle vers d’autres formes d’énergie que le charbon et des possibilités offertes par l’éolien en mer et autres projets d’énergie renouvelable.

L’IRPP et le site The Energy Mix ont réalisé les entrevues avec des membres de la communauté du Cap-Breton. Jennifer Ditchburn, présidente et chef de la direction de l’IRPP, s’est aussi rendue sur place pour rencontrer des dirigeants de la communauté.

Ci-dessous, nous détaillons l’analyse de l’exposition du Cap-Breton. Les autres données non utilisées dans l’analyse, comme les changements démographiques, le taux de chômage et les caractéristiques démographiques des travailleurs, sont tirées du recensement de 2021. Le nombre d’installations est tiré du Registre des entreprises de Statistique Canada de juin 2020.

Pour toutes questions sur le profil ou l’analyse, prière de contacter : communitytransformations@nullirpp.org.


Ce profil communautaire est publié dans le cadre du projet Transformations communautaires de l’IRPP. Il a été rédigé par The Energy Mix et l’IRPP. La révision linguistique de la version anglaise originale a été effectuée par Rosanna Tamburri et Abigail Jackson. L’analyse des données a été effectuée par Ricardo Chejfec, la correction d’épreuves par Maxime Goldstyn, la coordination éditoriale par Étienne Tremblay, la traduction par Michel ­Beauchamp, la production par Chantal Létourneau, la gestion de la publication par Rosanna Tamburri et la direction artistique par Anne Tremblay. Les photos sont de Steve Wadden, du Cape Breton Partnership et de la Première Nation Membertou.

Le projet Transformations communautaires a été financé en partie par la fondation ­McConnell et Vancity. Fermement attaché à son indépendance éditoriale, l’IRPP conserve le plein contrôle du contenu de toutes ses publications.

Ce texte est une traduction de Cape Breton: Region Built on Coal Looks to Renewable Energy.

Pour citer ce document :
Institut de recherche en politiques publiques. (2025). Le Cap-Breton : quand une région charbonnière se tourne vers les énergies renouvelables. Institut de recherche en politiques publiques.

REMERCIEMENTS

Nous remercions les personnes suivantes d’avoir pris le temps de partager avec nous leurs idées et leurs expériences.

  • Carla Arsenault, directrice, Sydney Waterfront Campus, Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse
  • Robert Barss, responsable de la gérance environnementale, Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse
  • Melanie Beaton, directrice municipale adjointe, Municipalité du comté d’Inverness
  • Dean Chalmers, professionnel en gestion de projet accrédité
  • David Dingwall, président de l’Université du Cap-Breton et ancien ministre fédéral
  • Mary Beth Doucette, professeure agrégée et titulaire de la chaire Purdy Crawford d’études commerciales autochtones de l’Université du Cap-Breton
  • Tanya Felix, directrice exécutive, Chambre de commerce de Strait Area
  • Keith MacDonald, agent administratif principal, Municipalité du comté d’Inverness
  • Jennifer MacNeil, coordonnatrice à l’énergie verte, Cape Breton Partnership
  • Patricia MacNeil, directrice exécutive, Coastal Business CBDC
  • Tyler Mattheis, président et directeur général, Cape Breton Partnership
  • Amanda Mombourquette, responsable de l’innovation en technologies vertes, Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse, et présidente du conseil du Comté de Richmond
  • William Roy, coordonnateur au développement communautaire, Municipalité régionale du Cap-Breton
  • Erika Shea, présidente et cheffe de la direction, New Dawn Enterprises
  • Martin Thomsen, gestionnaire au développement du secteur énergétique, Municipalité du comté Richmond
  • Tom Webb, professeur associé, Université Saint Mary’s, et consultant