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Selon une nouvelle étude, aucune tendance à la hausse des mises à pied permanentes n’a été observée au Canada depuis 40 ans

23 juin 2020 Imprimer

Montréal — La pandémie de COVID-19 a occasionné des milliers de mises à pied, et l’on ne peut encore prédire combien de Canadiens retrouveront leur emploi ni à quel rythme. D’où l’intérêt d’une nouvelle étude de l’Institut de recherche en politiques publiques (IRPP) sur l’évolution des pertes d’emplois permanentes de 1978 à 2016, qui montre que le marché du travail canadien a affiché une grande résilience durant cette période pourtant marquée par plusieurs ralentissements économiques, l’essor de la mondialisation et d’importants changements démographiques, technologiques et environnementaux.

« En dépit des nombreux changements qui ont modifié l’environnement économique des quatre dernières décennies, le risque de perdre son emploi n’a généralement pas augmenté et la probabilité pour les salariés licenciés de retrouver du travail n’a pas diminué », observent les auteurs de l’étude, René Morissette et Theresa Hanqing Qiu, analystes à Statistique Canada. En fait, le risque de perdre son emploi aurait plutôt diminué chez les salariés de nombreuses catégories. De 2010 à 2016, le taux moyen des mises pied permanentes chez les 25 à 64 ans était ainsi de 6,6 p. 100, en recul par rapport aux 8,3 p. 100 enregistrés de 1978 à 1980.

Mais certaines catégories de travailleurs licenciés sont plus durement touchées. Comme l’indiquent des études antérieures, celle-ci confirme que les salariés diplômés, employés de grandes entreprises ou de longue date (au moins six ans d’ancienneté) risquent nettement moins de perdre leur emploi. En revanche, elle montre que les travailleurs de longue date ayant perdu leur emploi retrouvent plus difficilement du travail et subissent une plus forte baisse de salaire. Cinq ans après leur licenciement, beaucoup n’ont toujours pas retrouvé le même niveau de revenu.

Les auteurs soulignent aussi que malgré l’impression souvent donnée par les médias, la majorité des mises à pied survenues depuis 1994 n’ont pas été causées par licenciements collectifs (c’est-à-dire lorsqu’une entreprise de plus de 50 employés licencie au moins 10 p. 100 de ses effectifs). Et que les salariés mis à pied individuellement étaient moins susceptibles de retrouver du travail à court ou à long terme que les travailleurs licenciés collectivement.

« Les conclusions de l’étude sur les travailleurs plus à risque de perdre leur emploi et de subir une baisse de revenu sont riches d’enseignements pour nos décideurs, selon Natalia Mishagina, directrice à l’IRPP du programme de recherche Les compétences de l’avenir et l’apprentissage des adultes. Pour un soutien optimal, poursuit-elle, sans doute faudrait-il moduler les mesures selon les types de mise à pied et le profil des salariés touchés. À l’heure où le marché du travail doit s’habituer à une nouvelle normalité, les gouvernements devraient privilégier au cours des prochains mois l’élaboration de mesures d’aide à l’emploi adaptées aux besoins des groupes vulnérables de travailleurs licenciés. »

On peut télécharger l’étude Turbulence or Steady Course? Permanent Layoffs in Canada, 1978-2016, de René Morissette et Theresa Hanqing Qiu, sur le site de l’Institut (irpp.org/fr).


L’Institut de recherche en politiques publiques est un organisme canadien indépendant, bilingue et sans but lucratif, basé à Montréal. Pour vous tenir au courant de ses activités, veuillez vous abonner à sa liste d’envoi.

Renseignements : Cléa Desjardins — Tél. : 514-245-2139 — cdesjardins@nullirpp.org

Turbulence or Steady Course? Permanent Layoffs in Canada, 1978-2016

Turbulence or Steady Course? Permanent Layoffs in Canada, 1978-2016

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Cléa Desjardins
Directrice des communications
514-245-2139 • cdesjardins@irpp.org