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Une nouvelle étude de l’IRPP propose cinq mesures pour renforcer l’éducation des adultes

8 septembre 2022 Imprimer

Montréal — La forte pénurie de main-d’œuvre, la transition énergétique et le recours accru aux nouvelles technologies imposent aux travailleurs canadiens d’acquérir de nouvelles compétences pour trouver ou conserver un emploi. L’éducation des adultes leur offre l’occasion de relever ce défi tout en améliorant leurs perspectives d’emploi et leur qualité de vie. Mais elle reste en marge du système éducatif et des politiques sociales, et ses apprenants et enseignants se trouvent souvent stigmatisés.

Une nouvelle étude de l’Institut de recherche en politiques publiques se propose de remédier à la situation. Jude Walker, professeure en éducation à l’Université de la Colombie-Britannique, y retrace les efforts déployés par le Canada pour créer une stratégie nationale d’éducation des adultes, puis elle examine comment la Nouvelle-Zélande (Aotearoa en maori) a su régulariser l’éducation des adultes en l’intégrant à son système éducatif, en professionnalisant ses enseignants et en standardisant son processus d’évaluation. Pour renforcer l’éducation des adultes au Canada, elle formule cinq recommandations :

  • Régulariser l’éducation des adultes en regroupant tous ses aspects sous une même bannière au sein des systèmes éducatifs provinciaux et territoriaux, de même qu’en la rattachant aux ministères responsables des politiques économiques et sociales ;
  • Mesurer ses progrès selon plusieurs critères, y compris des critères « qualitatifs » comme l’amélioration du bien-être personnel et social, sans se limiter à la seule acquisition de compétences ou à l’obtention d’un emploi ;
  • Professionnaliser les éducateurs d’adultes en accréditant leurs diplômes, en améliorant leur rémunération et en faisant valoir leur contribution à la société ;
  • Autonomiser le leadership éducatif autochtone en s’associant à des établissements et programmes d’enseignement autochtones ;
  • Viser une coordination pancanadienne en renforçant la cohésion et la communication entre les systèmes d’éducation des adultes provinciaux et territoriaux ainsi qu’en faisant meilleur usage des organisations existantes, de manière à faciliter partout au pays l’échange des connaissances et des meilleures pratiques.

Certes, précise l’autrice, il n’est ni possible ni souhaitable de reproduire la réforme néo-zélandaise dans une grande fédération comme le Canada : « Il ne s’agit pas ici de prescrire le modèle d’un autre pays mais d’en tirer certaines leçons qui pourraient éclairer une stratégie canadienne cohérente et efficace. »

L’éducation des adultes et le développement des compétences jouent un rôle essentiel pour relever les défis économiques du pays et améliorer le bien-être des citoyens. « En définitive, conclut Walker, il nous faut rattacher l’éducation des adultes à l’ensemble de nos politiques sociales. En priorisant ces liens à tous les niveaux de gouvernement, nous sensibiliserons le public à son importance tout en renforçant sa légitimité et en stimulant son financement. »


Téléchargez « Poor Cousin No More: Lessons for Adult Education in Canada from the Past and New Zealand » par Jude Walker.

CONTACT MÉDIAS

Cléa Desjardins
Directrice des communications
514-245-2139 • cdesjardins@irpp.org