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Les prestations en espèces pourraient combler d’importantes lacunes du système des soins de longue durée

7 avril 2021 Imprimer

Montréal — La pandémie de COVID-19 a exposé au grand jour les failles du système canadien des soins de longue durée (SLD) et notre forte dépendance à l’égard des soins institutionnels. Or, selon une nouvelle étude de l’Institut de recherche en politiques publiques, les prestations en espèces pourraient offrir aux Canadiens plus d’autonomie quand vient le temps de choisir le type de soins qu’ils reçoivent, tout en réduisant les admissions non désirées dans les établissements de SLD. Ce type de prestations est déjà largement utilisé dans de nombreux pays de l’OCDE pour aider les citoyens à se procurer plus facilement les services de SLD là où la plupart souhaitent les recevoir : à domicile.

Ottawa et les provinces doivent agir rapidement pour améliorer l’ensemble des services de SLD, soutient Colleen M. Flood, professeure à l’Université d’Ottawa et principale auteure de l’étude : « Notre système de SLD a besoin d’une refonte en profondeur. Et pour corriger ses lacunes, nos gouvernements ne peuvent se contenter de réformer les soins institutionnels. Ils doivent aussi mieux financer les soins formels à domicile et renforcer le soutien offert aux aidants naturels. »

Plus de la moitié des pays de l’OCDE distribuent des prestations en espèces pour les soins à domicile. Directement versés aux bénéficiaires de SLD, ces transferts leur offrent plus d’autonomie pour planifier leurs soins et répondre à leurs besoins non comblés. En Allemagne et aux Pays-Bas, par exemple, ces bénéfices sont un élément clé de régimes intégrés d’assurance publique couvrant tous les services de SLD. Mais l’expérience de ces deux pays doit inciter les décideurs canadiens à la prudence : l’instauration des prestations en espèces y a fait bondir les dépenses publiques en SLD et suscité des inquiétudes en ce qui concerne la qualité des soins, nombre d’aidants assumant des tâches qui devraient relever de professionnels de la santé.

Nos décideurs doivent aussi tenir compte des conséquences de ces prestations sur les aidants naturels, majoritairement des femmes. Car ces prestations pourraient les inciter à accroître leurs tâches d’aidantes et réduire leur participation au marché du travail, au risque de compromettre leurs perspectives d’emploi et leur sécurité financière à long terme. D’où l’importance d’adopter des mesures supplémentaires pour atténuer ces effets : on pourrait notamment renforcer les lois sur les congés avec protection d’emploi et hausser les contributions des régimes publics de retraite (RPC/RRQ) pour les aidants naturels.

« Les prestations en espèces devraient s’intégrer à une série d’initiatives visant à investir dans la qualité et la sécurité des établissements de SLD, à améliorer l’accès aux soins formels à domicile et à renforcer le soutien aux aidants naturels, précise Colleen M. Flood. Pour optimiser leur utilisation, nos décideurs doivent se donner pour priorité d’accroître l’autonomie des bénéficiaires et de répondre à leurs besoins non comblés, tout en atténuant les inconvénients auxquels s’exposent les aidants naturels. ».


On peut télécharger l’étude Assessing Cash-For-Care Benefits to Support Aging at Home in Canada, de Colleen M. Flood, sur le site de l’IRPP (irpp.org/fr/).

L’Institut de recherche en politiques publiques est un organisme canadien indépendant, bilingue et sans but lucratif, basé à Montréal. Pour vous tenir au courant de ses activités, veuillez vous abonner à sa liste d’envoi.

Renseignements : Cléa Desjardins — Tél. : 514 245-2139 — cdesjardins@nullirpp.org

Assessing Cash-for-Care Benefits to Support Aging at Home in Canada

Assessing Cash-for-Care Benefits to Support Aging at Home in Canada

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Cléa Desjardins
Directrice des communications
514-245-2139 • cdesjardins@irpp.org