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L’approche pionnière du Yukon en matière d’autonomie gouvernementale offre à l’ensemble du Canada un précieux modèle de réconciliation

23 mars 2021 Imprimer

Montréal – Si les Canadiens souhaitent une véritable réconciliation avec les Premières Nations, ils doivent approfondir leur compréhension de l’autonomie gouvernementale autochtone. Et pour ce faire, soutient une nouvelle étude du Centre d’excellence sur la fédération canadienne, ils doivent se tourner vers le Yukon, pionnier des traités autochtones depuis les années 1970.

Aujourd’hui, 11 des 14 Premières Nations du Yukon possèdent des ententes sur des revendications territoriales et sur des formes d’autonomie gouvernementale, soit près de la moitié de tous les accords conclus au pays. En redéfinissant les relations entre les Premières Nations et les Canadiens non autochtones, ces ententes ont fondamentalement modifié le tissu social yukonnais.

Souvent considérées comme les plus progressistes du monde par leur façon d’intégrer gouvernance, ressources et populations, les ententes du Yukon pourraient — et devraient — servir de prototype à tous les traités modernes, estime Gabrielle Slowey, professeure de science politique à l’Université York et auteure de l’étude. « Malheureusement, déplore-t-elle, les avantages de l’autonomie gouvernementale pour les Premières Nations sont peu connus à l’échelle du pays. Et il serait extrêmement regrettable de laisser perdurer cette ignorance. »

Grâce à ces ententes, la jeune génération des Yukonnais a pu grandir dans un monde libéré de la Loi sur les Indiens. Mais certains n’ont pas conscience des épreuves que leurs aînés ont subies, ni des luttes qu’ils ont menées pour préparer l’autonomie gouvernementale dont ils profitent aujourd’hui.

Mais les choses évoluent, grâce notamment à des ateliers offrant aux jeunes Yukonnais de simuler des séances de négociation. Ayant assisté à l’un de ces exercices de simulation, l’auteure a observé comment on y transmet le savoir des générations précédentes. Conçus pour informer la jeunesse des origines des ententes et de leur signification pour les Premières Nations du territoire, ces ateliers sont l’occasion de rencontrer d’anciens négociateurs tout en simulant l’élaboration et l’application de traités.

Tenue fin 2019 à Whitehorse, l’expérience a été très instructive pour tous les participants. Elle a aussi marqué une étape clé du processus des prochains traités en faisant connaître comment les Premières Nations ont acquis leur autonomie gouvernementale et en aidant à former de futurs leaders, négociateurs et exécutants. L’initiative a donné lieu à des exercices semblables partout au pays et d’autres ateliers, centrés sur des ententes en cours, sont en préparation.

« J’espère que l’expérience pratique offerte par ces exercices de simulation incitera les jeunes à s’informer des ententes d’autonomie gouvernementale qui régissent leurs communautés, conclut l’auteure, mais aussi à utiliser ces traités pour aborder des enjeux plus vastes comme les changements climatiques ou les pandémies. »


On peut télécharger l’étude Indigenous self-government in Yukon: Looking for Ways to Pass the Torch, de Gabrielle A. Slowey, sur le site du Centre d’excellence sur la fédération canadienne (centre.irpp.org/fr/).

Le Centre d’excellence sur la fédération canadienne est une initiative de recherche permanente de l’Institut de recherche en politique publique qui a pour vocation d’approfondir la compréhension du Canada en tant que communauté fédérale.

Renseignements : Cléa Desjardins – 514 245-2139 – cdesjardins@nullirpp.org

CONTACT MÉDIAS

Cléa Desjardins
Directrice des communications
514-245-2139 • cdesjardins@irpp.org