L’étude préconise un modèle de financement de la lutte contre les changements climatiques basé des résultats avant la COP29 à Bakou en Azerbaïdjan
Montréal – Alors que les négociations sur le climat de la COP29 débutent cette semaine à Bakou, en Azerbaïdjan, une nouvelle étude de l’Institut de recherche sur les politiques publiques propose un moyen de soutenir l’accélération de l’action climatique dans les pays en développement.
Cette approche innovante, que les auteurs appellent « enchère sur les impacts climatiques », pourrait transformer le financement international du climat en offrant des incitations basées sur les résultats pour les projets d’énergie renouvelable, en permettant d’en faire plus avec moins d’argent, en attirant les petites et moyennes entreprises et en donnant la priorité à des résultats à fort impact et mesurables. Au fil du temps, cette approche pourrait être étendue à d’autres types de projets visant à réduire les émissions ou à aider les pays en développement à s’adapter aux changements climatiques.
« Les pays en voie de développement sont des partenaires essentiels dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais ils ont besoin d’un soutien financier ciblé et efficace. Les enchères sur l’impact climatique pourraient jouer un rôle clé dans l’accélération du recours aux énergies renouvelables dans ces pays en offrant des incitations basées sur l’impact réel », explique Joanes Atela, directeur du Réseau africain de recherche et d’impact, qui a coécrit le document avec un groupe d’experts internationaux en matière de financement de l’action climatique.
Les pays à revenu faible ou moyen produisent 72 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Sans une action rapide de leur part, l’objectif de limiter l’augmentation de la température mondiale à moins de 2 °C ne pourra pas être atteint. Les pays à revenu élevé se sont engagés à verser 100 G$ par an pour soutenir l’action climatique dans les pays en développement, et prévoient de fixer un nouvel objectif lors de la COP29.
« Mais les flux d’aide financière actuels ont des limites », explique l’économiste Aidan Hollis, l’un des coauteurs de l’étude. « Les processus actuels de financement de la lutte contre les changements climatiques sont longs et fastidieux et manquent souvent de résultats mesurables. Notre modèle vise à combler ces lacunes en mettant en œuvre des enchères basées sur les résultats, ce qui permet aux pays donateurs et bénéficiaires d’obtenir un impact maximal pour chaque dollar dépensé », ajoute-t-il.
Dans le cadre du modèle proposé d’enchères sur l’impact climatique, des entités publiques ou privées soumettent des offres concurrentielles pour un montant total fixe de subventions liées au climat. Les soumissionnaires retenus reçoivent ensuite des paiements basés sur les résultats pour la production d’énergie renouvelable, comme l’énergie solaire et éolienne. En outre, en offrant des paiements par kilowattheure d’énergie renouvelable produite, le modèle favorise la transparence et la responsabilité, en alignant les incitations sur les résultats réels.
Des pays à revenu élevé, comme le Canada et l’Allemagne, ont déjà utilisé des méthodes similaires d’enchères inversées au niveau national pour accélérer les investissements dans les énergies renouvelables. L’application d’une approche axée sur les résultats dans les pays en développement offre la possibilité d’accroître rapidement l’efficacité du financement international de la lutte contre les changements climatiques.
« Les pays à revenu élevé sont à l’origine de la plupart des émissions qui se sont accumulées dans l’atmosphère », note Clara Brandi, du German Institute of Development and Sustainability, coauteure de l’étude. « Ils ont le devoir de soutenir des solutions dans les pays qui n’ont pas autant contribué au problème, mais qui sont souvent les plus touchés par les changements climatiques. Les enchères sur l’impact climatique peuvent contribuer à ce que ce soutien ait un impact et soit mesurable, tout en apportant des avantages aux pays du monde entier grâce à la réduction des émissions ».
Cléa Desjardins
Directrice des communications
514-245-2139 • cdesjardins@irpp.org