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Des prestations minimales qui maintiennent dans la pauvreté les personnes seules vivant de l’aide sociale

2 décembre 2020 Imprimer

Montreal — La plupart des adultes seuls qui sont en âge de travailler et touchent de l’aide sociale vivent dans l’extrême pauvreté en raison des mesures provinciales visant à réduire leur dépendance envers les prestations de l’État et à les inciter au travail. Une nouvelle étude de l’Institut de recherche en politiques publiques exhorte les provinces à augmenter les prestations des personnes seules pour leur donner les moyens d’améliorer leur sort.

Nick Falvo examine dans cette étude l’évolution à long terme du volume des cas d’aide sociale et l’adéquation du revenu tiré des prestations selon les provinces. Il constate que les mesures de réduction de la pauvreté adoptées dans les dernières décennies ont aidé financièrement les familles à faible revenu, mais qu’on a négligé au passage d’améliorer la situation des prestataires vivant seuls.

Près de la moitié des quelque deux millions de Canadiens qui vivent dans l’extrême pauvreté sont des personnes seules. Le revenu moyen d’une personne assistée sociale vivant seule est inférieur à 10 000 dollars par année, soit environ 45 p. 100 en dessous du seuil de la pauvreté de la plupart des provinces et moins de la moitié du revenu d’un emploi à temps plein payé au salaire minimum.

Les provinces hésitent depuis longtemps à augmenter les maigres prestations des adultes seuls, observe l’auteur, de crainte de renforcer leur dépendance et de réduire l’attractivité du travail rémunéré. Mais à l’examen de nombreux facteurs qui touchent ces prestataires, des règles d’admissibilité au montant des prestations en passant par les possibilités d’emploi et de revenu, il montre que la générosité des prestations ne joue qu’un rôle minime à cet égard.

« Les provinces disposent d’une grande latitude pour hausser les prestations des adultes seuls sans risquer d’accroître considérablement le recours à l’aide sociale ni amoindrir les incitations au travail, conclut-il. Cette hausse aiderait non seulement ces prestataires à répondre à leurs besoins de base mais aussi à prévenir les effets débilitants de l’extrême pauvreté. »

Cette grande pauvreté est préjudiciable à la santé des personnes seules ainsi qu’à leur capacité de participer pleinement à la société et au marché du travail. Celles qui désirent quitter l’aide sociale se heurtent notamment aux obstacles clés de l’insécurité alimentaire et de l’itinérance.

« Lorsqu’on craint de ne pouvoir manger à sa faim ou de conserver son logement, souligne l’auteur, on trouve difficilement le temps et l’énergie de suivre une formation ou de chercher un emploi. »

Les provinces devraient en premier lieu augmenter les prestations des personnes seules, recommande Nick Falvo, en privilégiant celles qui vivent dans les régions au coût de la vie élevé. Et comme la capacité de se loger est leur première source d’insécurité, il propose de leur donner un accès prioritaire aux prestations de logement fédérales et provinciales.


On peut télécharger l’étude Lifting Singles Out of Deep Poverty: The Case for Increasing Social Assistance Benefits, de Nick Falvo, sur le site de l’Institut (irpp.org/fr/).

L’Institut de recherche en politiques publiques est un organisme canadien indépendant, bilingue et sans but lucratif, basé à Montréal. Pour vous tenir au courant de ses activités, veuillez vous abonner à sa liste d’envoi.

Renseignements : Cléa Desjardins — Tél. : 514-245-2139 — cdesjardins@nullirpp.org

Lifting Singles Out of Deep Poverty: The Case for Increasing Social Assistance Benefits

Lifting Singles Out of Deep Poverty: The Case for Increasing Social Assistance Benefits

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Cléa Desjardins
Directrice des communications
514-245-2139 • cdesjardins@irpp.org