Montréal – Disposer d’un accès Internet fiable est un aspect essentiel de la vie quotidienne au Canada, mais ce n’est pas le cas pour tout le monde. Bien que le gouvernement fédéral est en passe d’atteindre son objectif de connecter 100 % du pays d’ici 2030, il reste beaucoup de chemin à faire. Une nouvelle étude de l’Institut de recherche en politiques publiques affirme que, pour y parvenir, les gouvernements doivent répondre aux besoins des communautés mal desservies tout en rendant l’accès Internet plus abordable.
L’ancien président du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, Ian Scott, appelle à une meilleure coordination au sein des gouvernements et entre eux. Il recommande également que les communautés nordiques et autochtones soient traitées en priorité et que les forfaits Internet à prix réduit pour les Canadiens à faible revenu soient étendus.
« Des progrès importants ont été réalisés dans tout le pays, mais des lacunes subsistent. Seule la moitié des ménages dans les communautés des Premières Nations et 58 % des ménages dans le nord du Canada atteignent l’objectif en matière de services de base », explique M. Scott.
« Ces défis ne se limitent pas aux zones rurales et isolées. Les Canadiens à faible revenu, quel que soit leur lieu de résidence, ont du mal à s’offrir la technologie et les forfaits Internet nécessaires pour tirer pleinement parti de l’économie numérique », ajoute-t-il.
L’amélioration de l’accès des communautés autochtones et nordiques nécessitera une plus grande implication du gouvernement dans l’extension des réseaux de fibre optique et de satellite. Outre le financement, une meilleure coordination fédérale-provinciale-territoriale est nécessaire pour surmonter les obstacles juridictionnels à l’accès aux infrastructures, telles que les poteaux électriques, nécessaires à l’extension des câbles à fibres optiques dans les zones les plus reculées.
Lorsqu’il s’agit de rendre les services haute vitesse plus abordables, les efforts des gouvernements et du secteur privé ont permis de réaliser des progrès, mais il reste encore beaucoup à faire. M. Scott recommande que le gouvernement fédéral s’engage à fournir les fonds nécessaires pour étendre les programmes de soutien existants, éventuellement en puisant dans le produit de la vente aux enchères de licences de spectre. Il demande à Innovation, Sciences et Développement économique Canada et à Emploi et Développement social Canada de développer conjointement un programme facile à utiliser pour prendre en charge les coûts d’Internet pour les ménages à faible revenu.
« Veiller à ce que tous les foyers et toutes les entreprises du Canada aient accès à des services haute vitesse de qualité doit rester une priorité absolue. Toutefois, nous ne pouvons plus mesurer les progrès accomplis en matière de réduction de la fracture numérique uniquement à l’aune de la disponibilité d’Internet haute vitesse pour tous les Canadiens. Nous devons tenir compte de l’ampleur des avantages sociétaux associés à l’accès communautaire, ainsi que de la capacité des ménages à faible revenu et des communautés nordiques et autochtones à accéder et pouvoir s’offrir Internet haute vitesse », conclut l’auteur de l’étude.
Cléa Desjardins
Directrice des communications
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