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Diversité, immigration et intégration

Racial Inequality, Social Cohesion and Policy Issues in Canada

Jeffrey G. Reitz and Rupa Banerjee 11 janvier 2007

Trouve-t-on au Canada un degrĂ© important d’inĂ©galitĂ© raciale? Dans l’affirmative, cela a-t-il des rĂ©percussions sur la cohĂ©sion sociale? Les politiques en place sont-elles en mesure de s’attaquer Ă  cette question?

Nous savons que, dans le contexte de la diversitĂ© ethnoculturelle du Canada, ce sont les minoritĂ©s visibles qui sont aux prises avec les inĂ©galitĂ©s Ă©conomiques les plus marquĂ©es. Selon les rĂ©sultats de l’EnquĂȘte sur la diversitĂ© ethnique menĂ©e par Statistique Canada en 2002, de nombreuses personnes appartenant Ă  ces groupes ont dĂ©clarĂ© avoir fait face Ă  la discrimination et s’ĂȘtre senties vulnĂ©rables. Comme les blancs ont davantage tendance Ă  ĂȘtre sceptiques quant Ă  l’importance de la discrimination raciale, il semble y avoir un fossĂ© entre les groupes raciaux quant Ă  la perception de cette question. Malheureusement, bien que diverses approches de recherche aient rĂ©vĂ©lĂ© que la discrimination existe effectivement, aucune n’a rĂ©solu la question de ses liens avec l’inĂ©galitĂ© gĂ©nĂ©rale.

En partie Ă  cause d’un sentiment d’exclusion (qui se manifeste par le sentiment d’ĂȘtre victime de discrimination et d’ĂȘtre vulnĂ©rable), les minoritĂ©s raciales mettent plus de temps Ă  s’intĂ©grer dans la sociĂ©tĂ© canadienne que les immigrants d’origine europĂ©enne. Les donnĂ©es tirĂ©es de l’EnquĂȘte sur la diversitĂ© ethnique comprennent sept indicateurs liĂ©s Ă  l’intĂ©gration sociale : le sentiment d’appartenance au Canada, la confiance envers les autres, l’auto-identification en tant que Canadien, l’acquisition de la citoyennetĂ©, la satisfaction face Ă  la vie, la disponibilitĂ© Ă  travailler au sein des organisations et la participation Ă©lectorale. Vis-Ă -vis plusieurs de ces indicateurs, les immigrants appartenant aux minoritĂ©s visibles ne s’intĂšgrent pas aussi rapidement que les immigrants d’origine europĂ©enne; relativement Ă  tous les indicateurs pertinents, les membres de la deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration des minoritĂ©s visibles sont moins bien intĂ©grĂ©s que leurs homologues de race blanche. Ces tendances varient d’un groupe
minoritaire Ă  l’autre, mais les Ă©carts entre les minoritĂ©s visibles et les blancs sont plus marquĂ©s qu’entre les divers groupes minoritaires. L’analyse de l’intĂ©gration sociale en fonction des cohortes d’immigrants, des gĂ©nĂ©rations et des tranches d’Ăąge rĂ©vĂšle que les Ă©carts interraciaux en matiĂšre d’intĂ©gration sont plus importants au sein de la deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration que de la gĂ©nĂ©ration immigrante qui l’a prĂ©cĂ©dĂ©e. On ne constate pas de rapports Ă©troits entre le degrĂ© moins Ă©levĂ© d’intĂ©gration des minoritĂ©s visibles et leurs niveaux de revenu, qui s’accroissent en fonction de la durĂ©e de leur expĂ©rience canadienne. Par contre, la faiblesse relative de leur intĂ©gration est liĂ©e en partie aux sentiments de discrimination et de vulnĂ©rabilitĂ© qu’Ă©prouvent les personnes appartenant Ă  ces groupes, en particulier au sein de la deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration.

Les politiques actuelles en matiĂšre de multiculturalisme et de diversitĂ© au Canada mettent l’accent sur les idĂ©aux, certes louables, que sont l’Ă©galitĂ© des chances et l’opposition au racisme. Toutefois, comme ces politiques n’ont pas d’objectifs clairement dĂ©finis, il est possible que, du point de vue des minoritĂ©s, elles ne soient pas en mesure de s’attaquer aux problĂšmes. Leur manque gĂ©nĂ©ral de spĂ©cificitĂ© reflĂšte peut-ĂȘtre l’absence de consensus interracial sur la question de la discrimination ainsi que l’insuffisance des efforts destinĂ©s Ă  susciter un tel consensus. En plus de la nĂ©cessitĂ© de reconnaĂźtre l’importance des questions liĂ©es Ă  l’Ă©galitĂ© raciale, la condition prĂ©alable la plus importante pour amĂ©liorer les politiques consiste peut-ĂȘtre Ă  mettre en place de mĂ©canismes plus efficaces pour permettre aux groupes minoritaires de participer pleinement Ă  la formulation des politiques au Canada.

Diversity is one of Canada’s defining characteristics. Yet here, as in other Western democracies, diversity policies are being called into question by developments such as the growing salience of identity, race and religion. Do minorities really feel they belong to the country? Is discrimination still a reality? Is social cohesion being strained?

In Belonging? Diversity, Recognition and Shared Citizenship in Canada, leading scholars from Canada, Europe and the United States explore two broad policy agendas: first the multicultural agenda, which focuses on recognizing cultural differences, helping minorities express their distinct identities and practices, and building more inclusive conceptions of citizenship; and the second, the integration agenda, which seeks to bring minorities into the mainstream, strengthen the sense of mutual support and solidarity, and reinforce the bonds of a common community.

The authors of these 15 chapters and 8 commentaries examine these question from a range of perspectives, which a focus on ethnocultural minorities and indigenous peoples. In their concluding chapter, the editors discuss priorities that emerge from the analysis and relate them to the objective of strengthening belonging and shared citizenship.